Mai 132009
 

(ça faisait longtemps)
Aujourd’hui, de retour de l’école, en voiture (oui c’est mal), je trouve à me garer miraculeusement dans notre bout de rue, dans laquelle il n’y a que deux places autorisées, et qui était à cette heure complètement vide (il faut dire que la fourrière est passée hier…).
Une jeune fille me suivait et se gare également derrière moi. ça me parait logique, je suis sur la place la plus près de chez moi (hey ! quand on commence la journée -huuuumm la semaine devrais-je dire- faignasse, on la fini faignasse), et la seconde est 3m derrière, et puis, là, j’hallucine total, vu qu’en fait elle se gare juuuuuuuuuuuste derrière moi (le pire est qu’elle a dû trouver ça malin), devant une porte d’entrée de maison qui indique bien, comme sur la notre, et comme d’ailleurs les bandes jaunes sur le trottoir, que c’est strictement  interdit.
En sortant de la voiture, je l’interpelle, et lui fait remarquer qu’il y a une vraie place autorisée juste derrière, que ça serait mieux qu’elle s’y gare, que ça éviterait de gêner les habitants (on peut pas sortir de chez nous avec les vélos, poussettes etc… quand une voiture est garée devant).
Elle me regarde, interdite « pourquoi, là on a pas le droit de se garer ? »
Bon là ça m’a un peu agacée déjà, je l’avoue, parce qu’il me semble que le fait que ça gêne les riverains devait être une raison suffisante.
« Oui, les bandes jaunes c’est pour dire que c’est interdit de stationner »
« QUOI ? mais alors ça veut dire que tout le reste de la rue c’est interdit de se garer »
(et oui cocotte, bienvenue dans le monde des gens qui connaissent le code de la route…).
« Oui, effectivement, c’est le code de la route ».

Elle fait mine de s’en foutre et de partir. Je lui fait remarquer que quand même elle pourrait prendre la peine de se déplacer.
« Oui ben hein, c’est déjà tellement compliqué de se garer ici ».
Je vais pour lui faire ma morale sur le stationnement dans le quartier (je sais pertinemment que si on prend la peine de se garer correctement c’est possible, même si il faut parfois marcher ensuite 5 min.), et puis finalement, je me ravise et dit juste :
« Oui mais là justement vous avez la place, y’a une vraie place derrière et vous n’avez juste qu’à reculer ».
Et je fini ma phrase alors qu’elle se dirige vers sa voiture (victoire) « si vous deviez sortir tous les jours de chez vous avec une poussette et que vous en étiez empêchée par une voiture, peut-être que vous comprendriez ».
« Ouais bon ça va », qu’elle s’énerve, « pas la peine de m’agresser là, je vais changer de place »
(alors là ça m’a HYPER vexée parce que j’étais pas DU TOUT agressive).
« Déjà qu’on peut pas se garer devant cette porte », qu’elle dit en indiquant la notre.
« Bon là c’est vous qui êtes vraiment de mauvaise foi, je vous agresse pas du tout ».

La conversation s’arrête un instant là, puisqu’elle rentre dans sa voiture et que ayant atteint mon but, je n’avais plus rien à lui dire, quand elle sort la tête pour m’asséner l’argument fatal en indiquant l’endroit qu’elle était en train de quitter :
« oui et ben, comme ça, maintenant, y’a quelqu’un qui va pouvoir se mettre là ».

Mai 062009
 

(Enfin, en tous cas, moi je bois du thé et je soliloque… Jusqu’à ce que vous n’inondiez de comm’, avec ou sans thé).

Il y a des jours ou je suis fatiguée, mais FA-TI-GUÉE, à l’idée même de devoir me battre contre le mauvais fonctionnement des services publics. Attention, je n’ai RIEN CONTRE les services publics quels qu’ils soient ni contre les entreprises privées qui ont une mission de services publics, et je n’imagine pas non plus un seul instant que individuellement, les gens qui y travaillent soient meilleurs ou pire que leurs concitoyens.

Mais est-ce vraiment normal de devoir faire des réclamations à La Poste (ça je crois que c’est vraiment le pire parce qu’il parait impossible d’obtenir la moindre ébauche de réponse) pour tous les problèmes imaginables et inimaginables, ou de se battre avec la sécu qui perd 3 fois de suite le même dossier, contre l’ANPE/Pole emploi, qui ne sait que mettre des bâtons dans les roues, sans compter (admirer la transition subtile), les réclamations à la mairie pour l’entretien de la piste cyclables (et encore, j’ai résolu une énorme partie du problème d’entretien en mettant des pneus increvables. En ce moment, les arbres débordent tellement sur la piste qu’on manque de se manger les branches dans la tête à chaque trajet….).

Pour autant, est-ce que c’est une solution de passer outre, de laisser tomber ? J’ai souvent peur en vieillissant de baisser la garde. Pas que je sois procédurière ou à l’affût du moindre problème, je pense toujours être dans mon bon droit et mieux encore agir en citoyenne, mais, et si jamais je me laissais rattraper par la fatigue, le ras le bol ? Certes, je m’éviterais des sources d’énervement (encore que pas celui inhérent à la cause du souci du jour) et des crises de migraine et/ou d’herpès, j’en suis persuadée, mais j’aurais peur de perdre une partie importante de mon caractère.
De plus, quand je pense à cette éventualité (mais je suis encore un peu jeune :-P), ça me révolte d’imaginer que la partie adverse puisse s’en tirer à si bon compte.
Je suppose qu’une partie des dysfonctionnements incompréhensible et inacceptables des services publics sont irrésolus parce que les gens ne se plaignent pas assez. J’en parlais hier avec Fred et la meilleure image qui m’est venue à l’esprit pour expliquer ce sentiment, était que j’imaginais que les gens de la poste par exemple, se disaient « boaaf aller, on va faire comme ça, d’façon, les gens vont rien dire ». Et hop, de dégradations en dégradations, de perte de service en perte de service, on se laisse doucement emballer sans rien dire.

Qu’est ce qui se passerait si chacun se plaignait quand le service payé (c’est un dû par les acquis sociaux mais aussi parce qu’on paie si ce n’est en direct comme les timbres au moins par les impôts) n’est pas fourni voire qu’il vous coûte encore plus cher sans la prestation attendue (quand on envoie des courriers pour faire des réclamations par exemple) ?

Qu’est ce qui se passerait si je ne réagissais jamais ? Je pense que je ne serais pas très contente de moi. Mais est ce qu’on peut penser que ça changerait quelque chose ?