Mar 122007
 

J’ai rêvé que mon dernier prof de géologie et directeur de ma dernière formation me proposait de partir sur le champ faire une mission en Inde avec lui.
(ça au moment où je me retrouvais dans une situation compliquée avec un type que je ne connaissais que d’une heure à peine que j’avais recontré dans les toilettes de la fac -qui étaient en pleine rue- et avec lequel je m’étais retrouvéer contrainte de fuir je ne sais quoi. On avait volé une caisse et ce brave type conduisait comme un plouc, une véritable horreur).
Bref, M. L. tombait à point nommé, et je n’avais qu’à monter dans sa voiture pour partir. Je lui ai dit que je n’avais pas les vaccins né
cessaires, et voyais déjà à sa tête que la mission allait me passer sou sle nez, quand tout à coup,
quand tout à couououououp…

quand tout à couououououp…

(private joke)

Quand tout à coup, un essaim de d’indiens s’est précipité vers moi pour m’obliger à me marier avec l’un d’eux resté en Inde. Ils étaient accompagnés de quelqu’un que je connais (Fred ? mon père ? je ne me souviens plus) à qui ils avaient négocié mon prix, 75 €uros…
La suite est assez obscure, j’ai tâché de me dépêtrer de cette situation, en me retrouvant à nouveau dans des toilettes publiques, hyper classe, et au fur et à mesures que je m’enfuyais ma valeur grimpait. Je me suis reveillée avant de savoir le fin mot de l’histoire.

Conclusions
Si je vous avoue qu’il n’est pas rare que je me lève pour faire pipi 4 fois dans la nuit ça vous semblera pas trop bizarre.

C’était bien un rêve, les chiottes publiques étaient incroyablement propres et il y avait même des salles de bain complètes. Les chiottes de la fac n’étaient pas glauques et même si elles étaient beaucoup moins classes que les publiques, ça n’avaient rien à voir avec la vérité

Sur le marché du mariage arrangé je ne vaut pas cher. Connaissant mon caractère, euh, fort, c’est quand même assez fou qu’un mec cherche à être prêt à payer pour m’avoir.

Pas folle la guêpe quand même, j’ai préféré penser aux piqûres des vaccins qui ne m’angoissent pas du tout qu’au maudit avion qu’il faut prendre pour aller en Inde il faut prendre l’avion.

 


Mar 112007
 

(ça faisait longtemps que j’en avais pas parlé hein ?)

Il est amoureux depuis 9 mois et ça marche bien. (il était temps, pauvre vieux depuis oulà, Girly ça fait quoi, 6-7 ans Thonon ?)
Du coup, c’est un nouvel homme qu’on a dans le bureau.

Plus d’eau des toilettes… ça ne devait pas plaire à la belle et on la comprend. Je lui soupconne d’ailleurs une meilleure hygiène de vie comme un appart’ propre et aéré, (même si malheureusement ils ne se voient pas souvent), car il ne sent plus le mélange renfermé/clope qui traînait sur l’eau des toilettes.

Mieux, il prend de l’assurance. Ce qui se concrétise par un collègue imaginatif, plein de ressources, prêt à discuter et à être partie prenant dans les conversations de boulot. Plus sûr de lui, il fait ne fait plus de bêtises et ne pose plus de questions stupides (je sais je sais comme disait Mme Mazenc, la prof de physique du collège, y’a pas de questions bêtes, mais quand même !).

Il est souriant, moins renfermé et se fait même plaisir à nous vanner de temps en temps.
ça va bientôt devenir la franche rigolade au bureau. (et je vous dirais que vu les interlocuteurs qu’on a, ça peut pas nous faire de mal de décompresser)

Ben ça fait drôlement plaisir pour lui et pour nous !

Mar 112007
 

Des noix de lavage…

Après plus de 18 mois d’utilisation.

bilan financier :
1 paquet de 500g à 10€ + 1 paquet de 1 kg à 18€, non terminé (on en a encore bien pour 2 mois), soit 28€ de lessive (contre 7€50/2 mois avec de la lessive classique ;
soit 67.5€ en 18 mois, y’a pas photo hein… et encore je ne compte pas la lessive ‘laine’ puisque j’utilise la décoction des noix ayant déjà servies)

bilan écologique :
Évident du point de vu chimique….
Y’a le probleme du transport, mais il faudrait connaitre le bilan transport des autres lessives pour comparer. j’essaie
d’en faire pousser mais ça donne rien. Il faudrait aussi que j’essaie la
saponaire,
d’autant que les fleurs sont bien jolies !

Jusqu’à notre déménagement/emménagement, elles allaient
après usage dans la machine au compost donc zéro pollution chimique et en plus plein de bonnes choses pour la terre. Bon on reprendra le compost quand on sortira un peu la tête de l’eau des
travaux, là on a pas la place.

bilan pratique :
Ben oui parce que l’intérêt est que ça lave quand même !
Ma recette a un peu évoluée : 6-7 demi-noix pour 3 lavages à 40° ou 2 à 60°, (l’eau est légèrement calcaire) ; et deux bouchons de vinaigre + HE de lavande comme
adoucissant, du détachant sur les tâches (rare), et du blanchissant pour les machines de ‘blanc’.

Bon soyons objectifs, c’est pas suffisant comme produit lessiviel sur les fringues bien crades, type fringues de chantier ;-), mais pour le linge de tous les jours et
le linge de maison, c’est largement suffisant.

Pour le crade, on a acheté une lessive écolo (elles paraissent chères au premier abord, mais il faut en utiliser très peu), qu’on utilise en gros 1 fois par
mois.

Je connais des gens qui sont gênés par l’odeur du linge lavé aux noix de lavage, moi ça ne me dérange pas (et je suis la personne la plus sensible aux odeurs que je
connaisse), et d’ailleurs, personne ne nous a jamais fait de reflexion sur nos odeurs (et d’aucun(e) ne se gênerait pas…).

Quoi qu’il en soit, si on fait sêcher le linge au soleil, l’odeur qui reste est celle du linge qui a sêché au soleil, une des meilleure odeur du monde
!

Bon, il reste des sceptiques ?

Mar 102007
 

Bon alors exeuprès pour vous je me suis inscrite sur YouTube pour mettre en ligne directement ici les videos que je voulais vous faire partager, mais en fait overblog n’est pas une plateforme acceptée par YouTube (par contre WordPress oui, t’as bien fait DdC…).

Du coup vous allez devoir cliquer DEUX FOIS pour voir les vidéos au lieu d’une.

Bref, là dessous c’est Kiki des 17 Hippies qui chante Marlène. C’est magnifique !

Les 17 hippies, ils sont ni seventeen ni hippies, mais très bons musiciens. Ce sont des reprises de chant/musique traditionnelles yiddish, allemandes, … et quelquefois à la sauce rock (ils ont fait l’album ‘Hardcore trobadors’ avec les Hurlements d’Léo).

Là-dessous une reprise musicale de fan au Ukulele qui est aussi super jolie.


Les 17Hippies (en tournée en France en 2007) c’est du vrai bonheur.

Je laisse la parole à l’autre expert des 17 hippies.

Mar 092007
 

aller, je me lâche et je fais ma groupie.
Je pense avoir déjà parler sur mon vieux blog aux oubliettes de Traband, un groupe Tchèque. Rock et folk dirons-nous. J’adore positivement, même si je comprend rien, je sais les textes engagés comme peuvent l’être ceux des groupes français, que je comprend eux.
J’apprend le tchèque en partie à cause d’eux en partie à cause de Prague (ahhh Praha…), où d’ailleurs si vous suivez bien on les a vu en concert (rhââââ lovely…). Je comprend donc maintenant quelques mots par-çi par-là 😉


Ils ont décidé en fin d’année 2005 d’arrêter le groupe et les concerts, le définitif n’étant pas acquis, ça laissait une note d’espoir.
Espoir et attente bien recompensés puisqu’après que mon amie Magda m’ai envoyé un article sur Traband en général et Jarda le chanteur en particulier, (article auquel je n’ai évidement rien compris non plus hein…) je suis retournée sur leur site (qui lui est en tchèque et en anglais ce qui facilite grandement la tâche !) et youhou ! les trournées reprennent !


et non seulemeent les tournées reprennent mais en plus ils ont ouvert un espace sur Myspace, avec plein de chouettes videos et de la bonne musique.
Et plein de video aussi sur YouTube :

Malheureusement, il semblerait bien qu’ils aient perdus le terrible Evgen en route.

Bref ma plus grande joie serait de les voir cet été en Tchéquie

Mar 072007
 

La tisane de "langue d’oiseau" (bourgeon et feuille de frêne) n’est PAS QUE antiinflammatoire….

"oulà j’ai la tête qui tourne je tiens plus sur mes jambes" dit ma belle-mère

"oulà j’me semble pas très bien, on dirait que j’ai tiré une latte sur un joint" dit cette sainte nitouche de Fred

"huhuhuhuh" ai-je renchéris, complètement euphorique

Private : frangin, ça fait le même effet que les trucs de ch’val contre la migraine. Du coup j’ai failli t‘appeler pour te rendre la monnaie…

Fév 152007
 

je prend le relais de DdC

(depuis Virgule s’y est mis…)

J’ai mis un moment à faire cette note (z’avez qu’à compter le nombre de jours entre cette note et celle de Mousty).Je pensais m’en débarasser en écrivant un truc du genre "je suis tellement secrète que même mes maîtres chéris ne  connaissent pas mes secrets et il est hors de question que je leur dise si c’est pour les voir étalés sur la toile" ; puis finalement à la reflexion, j’ai trouvé quelques trucs quand même. Comme quoi les secrets of her life de Lilou sont pas si bien gardés que ça.

**(Je suis un peu honteuse de l’admettre, inspirée de DdC, notre dieu des chats à tous (…)) Je laisserais jamais à personne le soin de savoir où je me fais les griffes. Mes maîtres ont beau en retrouver des p’tit bouts de-ci de-là, j’ai ma dignité il ne me verront jamais faire. Par contre, me nettoyer les fesses sous leur nez ça me pose moins de probleme.

**J’ai beau être très maligne, j’ai mis du temps à faire comprendre à mes maîtres ce qui n’allait pas dans ma vie. J’en ai un peu honte. D’autant plus que depuis qu’ils ont compris que j’avais besoin d’être peinarde aux gogues (ou avec ma maîtresse mais c’est moi qui décide), ma vie est subitement devenue rose bonbon et j’ai tout le temps d’apprécier enfin les calins !

**Je m’ennuie à mourir quand ils sont pas là. Je vais du lit à ma gamelle, du lit à ma litière, du lit à mon bol. Après je les attends sur le bord de la fenêtre ou derrière la porte, jusqu’à ce qu’ils arrivent. Mais parfois, ils rentrent tard et on a même pas le temps de jouer. Ce sont mes journées de merde à moi…

**J’ai le palais fort délicat, je ne mange certes pas n’importe quoi. Quand j’étais chatonne, je leur en ai fait des cheveux blancs avant qu’ils ne trouvent la marque et le goût de croquettes qui me convenaient. Et moi j’ai bien souvent dormi le ventre vide durant tout ce temps ! Ce que je préfère par dessus tout c’est le poisson, sous presque toutes ses formes. J’ai eu des croquettes à la viande la semaine dernière, ben c’était pas la joie hein. Par contre, j’ai découvert la tarte au citron dernièrement et c’est vraiment bon. J’ai bien dressé ma maîtresse, dès qu’une odeur m’interpelle, je m’approche d’elle m’étire de toute ma hauteur et lui attrape un bout de bras, impétueusement (mais sans les griffes), pour renifler tout mon saoul. La plupart du temps je suis quand même assez déçue.

**mon rêve c’est d’être développeuse de jeux pour chat. J’ai une imagination débordante pour en inventer (encore à mon âge, 5 ans) et modestement, je l’avoue, une réelle capacité à les apprendre à mes maîtres.

5 secrets c’est bien assez, non ? Pour les autres, tu peux t’brosser martine !

Fév 132007
 

(article paru dans telerama)

L’homme est le roi du créneau, la femme, la reine du fourneau. C’est, paraît-il, écrit dans les gènes, scientifiquement prouvé… et tellement rassurant pour notre société.

Vous êtes un homme, un vrai. Une bonbonne de testostérone avec du poil au menton. Vous savez faire un créneau du premier coup, vous lisez les cartes routières les yeux fermés, vous êtes rationnel. Un problème survient ? Vous cherchez la solution en silence. Vous feriez un sacré ingénieur. Atavisme hérité du chasseur préhistorique, vous voyez très bien de loin, mais, curieusement, vous êtes incapable de trouver le beurre dans le frigo. Vous ne savez pas faire deux choses à la fois (sauf boire une bière en regardant le foot à la télé) et, avouons-le, vous n’êtes pas très doué pour communiquer. Quand vous n’envahissez pas un pays pour expliquer votre point de vue, vous parlez, certes, mais n’utilisez que sept mille mots par jour ! Quant à vous, madame, vous êtes parfumée aux œstrogènes. Vous êtes multitâche, capable tout à la fois de travailler sur un dossier, de surveiller les devoirs des enfants, de préparer le dîner et de lire Télérama. Vous feriez une excellente secrétaire. Un problème survient ? Vous en parlez en mangeant du chocolat. Atavisme hérité de la femme préhistorique, qui gardait le nid, vous avez une vue panoramique excellente et très utile en période de soldes. De plus, contrairement aux hommes qui tournent la tête lourdement dès qu’un jupon passe à proximité, vous pouvez reluquer un joli mâle sans jamais vous faire repérer. Et si vous êtes nulle en matière de cartes routières, de créneaux ou de mathématiques, pour parler, vous êtes la plus forte : vingt mille mots par jour, de quoi faire passer votre homme pour une grosse truffe taciturne. Peu rationnelle, chère madame, mais relationnelle.

Une pipelette multifonction et un taiseux monotâche. Ne cherchez pas à changer, vous n’y pouvez rien. Ces caractéristiques sont inscrites dans vos patrimoines génétiques, dans chaque cellule de vos cerveaux. C’est irréfutable, scientifique. Prouvé. Vous n’avez qu’à lire les bestsellers à la mode (1), et vous devrez admettre l’implacable vérité : monsieur est martien, madame, vénusienne. Pensez-y lors de l’élection présidentielle : préférez-vous voter pour une tête de linotte émotive ou pour une brute rationnelle ?

Mais ces comportements, d’où viennent-ils ? Et pourquoi diable les femmes seraient-elles capables de faire tant de choses à la fois ? La bravitude ? Tss, tss, tss. Parce qu’elles utilisent leurs deux hémisphères cérébraux simultanément alors que le mâle bêta n’en utilise qu’un seul. On le sait depuis une étude de 1982 : le corps calleux qui sépare les deux hémisphères cérébraux est plus épais chez la femme et favorise la communication entre les zones du cerveau. Pourquoi bavarde-t-elle quand l’homme écoute pousser sa barbe ? Parce que l’hormone féminine, l’œstrogène, favorise l’activité verbale, selon Sally Shaywitz, de l’université Yale. Et parce que la femme utilise beaucoup plus l’hémisphère gauche, voué au langage, alors que l’homme préfère s’amuser avec le droit (représentation spatiale). Explication (pré)historique : pendant que madame de Cro-Magnon papotait dans la grotte avec ses copines et rangeait les chaussettes sales en peau de bête, monsieur chassait fièrement le mammouth. Il a appris à se taire pour ne pas se faire repérer. Et à force de partir trucider le dîner au fin fond d’une nature hostile, pendant des millions d’années, il a aussi appris à se repérer dans l’espace, à savoir que pour rentrer à la maison il fallait prendre à gauche après la grosse pierre, puis à droite, puis passer au-dessus du néandertalien assommé à l’aller, puis trois fois à gauche…

Les études sur cette question abondent. Selon celle du Dr Ruben Gur, réalisée en 1980 au Pennsylvania Medical Center, la femme a un cerveau toujours en alerte : au repos, il mouline à 90 % de ses capacités contre 70 % pour le mâle, qui, lui, se détend vraiment, à la fraîche, décontracté du neurone. Ce n’est pas fini. Selon l’étude de Doreen Kimura, psychologue à la Simon Fraser University, monsieur est bien plus doué pour viser une cible, et madame, pour les travaux manuels de précision. Chasse et cueillette sont les deux mamelles ancestrales de nos aptitudes d’aujourd’hui, suggère la scientifique…
Voilà, en bref, ce que dit la science. Ou plutôt ce que les best-sellers disent de ce que dit la science. Car, ô divine surprise, à y regarder de plus près, cette science-là a tout faux. Neurobiologiste et directrice de recherche à l’institut Pasteur, Catherine Vidal est en guerre contre les stéréotypes véhiculés ces dernières années dans les médias et l’édition : « Il faut désintoxiquer les gens de la bêtise ambiante ! J’en ai marre d’entendre toutes ces c… sur les cerveaux des hommes et des femmes ! » Il faut le savoir, et la neurobiologiste le crie haut et fort : la totalité des arguments cités plus haut, et repris en boucle dans les médias, sont réfutés depuis longtemps par… la science. La théorie de l’épaisseur du corps calleux de 1982 ? Invalidée en 1997 par une enquête sur deux mille personnes qui ne voit aucune différence entre hommes et femmes. La femme plus douée pour parler ? Une gigantesque étude menée en 2004 n’a révélé aucune différence entre les sexes concernant les capacités dans ce domaine. L’activité cérébrale de la femme à 90 % au repos ? L’étude date de 1980 et n’a jamais été confirmée. La théorie des hémisphères gauche (langage) et droit (représentation spatiale) ? Lancée dans les années 70, avant l’IRM, en pleine mode du yin et du yang, elle est complètement dépassée : l’imagerie cérébrale montre que les deux hémisphères fonctionnent en permanence en interaction. Chez les deux sexes. La testostérone rend les hommes agressifs, et l’œstrogène, les femmes émotives et sociables ? Les récents progrès des neurosciences prouvent que l’être humain échappe à la loi des hormones : son cortex surdéveloppé, siège des fonctions cognitives les plus élaborées (langage, conscience, imagination…), n’est guère réceptif aux fluctuations hormonales, contrairement à celui des animaux. La préhistoire et ses atavismes ? Nous n’avons aucune trace de la répartition des tâches chez l’homme préhistorique. Le st&eacut
e;réotype de l’homme chasseur et de la femme au foyer est hérité du XIXe siècle. Clau­dine Cohen (La Femme des origines) a bien expliqué comment les imaginatifs scientifiques de l’époque ont calqué leur vision de la cellule familiale conservatrice du XIXe siècle sur la préhistoire, et combien ces représentations persistent aujourd’hui.

« Les auteurs des livres qui véhiculent ces clichés ne font pas forcément volontairement de la désinformation, dit la neurobiologiste. Nous baignons dans une culture où les rôles des uns et des autres restent bien différents, marqués. Il y a les métiers d’hommes et de femmes. Inconsciemment, c’est intégré par chacun. Il faut faire un effort intellectuel pour penser autrement. » Les travaux des anthropologues Françoise Héritier en Afrique et Maurice Godelier en Nouvelle-Guinée ont pourtant montré qu’il existe une grande diversité dans la répartition des tâches selon les sociétés. Dans certaines tribus africaines, ce sont les femmes qui marchent des kilomètres tous les jours pour la cueillette et assurent les deux tiers de l’alimentation du groupe. Le mythe de l’homme des cavernes en prend un coup (de gourdin).

Malgré tout, les hommes et les femmes ont bien un cerveau différent. Le sexe génétique de l’embryon (XX pour les femmes et XY pour les hommes) induit la formation des organes sexuels. Des hormones sexuelles différentes vont ainsi imprégner le cerveau et influencer la formation des neurones. Mais essentiellement au niveau de la reproduction. « Pour le reste, toutes les différences de comportement entre les hommes et les femmes sont essentiellement dues à la société, à la culture et à l’éducation. Pas aux hormones, ni aux gènes », explique Catherine Vidal.

Mais alors, comment expliquer que les chasseurs de gènes, ceux de l’amour romantique (!), de l’intuition féminine et des préférences sexuelles parviennent à faire publier leurs recherches fumeuses dans les meilleures revues scientifiques ? Pour celles-ci, c’est l’assurance de retombées médiatiques. En 1999, une étude sur le « gène » de la fidélité conjugale publiée par l’hebdomadaire Nature défraya la chronique. Il y a aussi les arrière-pensées idéologiques. Nombreux aux Etats-Unis, présents dans les milieux néoconservateurs, ces chercheurs déterministes estiment que tout est joué à l’avance : les capacités, les défauts, les appétences, la morale. Les méchants naissent méchants. Les hommes, incapables de trouver le beurre dans le frigidaire. Risque majeur du déterminisme : légitimer l’ordre social par l’ordre naturel.
« Les femmes sont nulles en maths », lançait peu ou prou Lawrence Summers, le directeur de Harvard, en 2005. Tollé. Démission. Sa pique aura provoqué une nouvelle étude pour faire le point sur la question. Le rapport en a été publié en septembre 2006. Ses conclusions ? « Les études sur la structure du cerveau […] ne montrent pas de différences entre les sexes qui pourraient expliquer la sous-représentation des femmes dans les professions scientifiques […] : cette situation est le résultat de facteurs individuels, sociaux et culturels. » Ouf !
L’ancêtre des déterministes se nomme Franz Joseph Gall. Au XIXe siècle, ce médecin allemand invente la fameuse phrénologie, dont il ne nous reste justement que… la bosse des maths. En palpant vingt-sept zones du crâne, Gall estime déjà pouvoir connaître la personnalité d’un homme. Ses théories deviennent vite un outil pour classer les humains selon leur race, leur sexe ou leur classe sociale. Dans les années 1850, le médecin français Paul Broca reprend les travaux de Gall. Il découvre le centre de la parole dans le cerveau. Et, fort de ce succès, croit pouvoir prouver la moindre intelligence des femmes en mesurant les écarts de poids du cerveau entre les deux sexes : le cerveau d’un homme est plus lourd de 181 grammes en général. « Il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l’homme ! » explique le chercheur. Depuis, on sait que le poids du cerveau n’a aucun rapport avec l’intelligence : le cerveau d’Anatole France pesait 1 kilo, celui de Tourgueniev le double, et celui d’Einstein était plus léger que la moyenne (1,250 kilo). Mais les idées reçues ont la vie longue : en 1992, l’armée américaine a lancé une étrange enquête à partir de la taille des casques de six mille soldats et a conclu que la capacité crânienne était proportionnelle au QI. Inepties !

Alors, hommes, femmes, tous pareils ? Non, tous différents. « Grâce aux nouvelles techniques d’imagerie cérébrale, on sait que la variabilité individuelle l’emporte sur la variabilité entre les sexes », explique Catherine Vidal. C’est la grande découverte de ces dernières années : la plasticité du cerveau. Avec sa centaine de milliards de neurones plongés dans un bouillonnement électrique permanent, son million de milliards de synapses, il conserve nombre de ses secrets et continue d’alimenter les fantasmes. Mais on est sûr d’une chose : il évolue du berceau jusqu’au cercueil. Le bébé naît avec tous ses neurones, mais 90 % de ses con-nexions se feront dans les vingt années après sa naissance. Si les zones qui commandent la main gauche d’un violoniste professionnel ou celles de l’orientation dans l’espace d’un chauffeur de taxi sont surdéveloppées, difficile de l’imputer à un gène. L’expérience forge ce qui bourdonne sous nos fronts. Un jeune garçon sera mis très tôt sur un terrain de foot. Il développera son sens de l’orientation spatial. Une petite fille habituée à rester à la maison dans une sphère consacrée à l’échange parlera plus vite. Dès sa prime enfance, l’être humain est inconsciemment imprégné d’un schéma identitaire auquel il doit se conformer pour être accepté par le groupe. On ne dit pas à une petite fille : « Que tu es costaude ! » ou à un petit garçon : « Que tu es joli ! »
En définitive, on peut se demander pourquoi des Homo sapiens sapiens aussi évolués que nous peuvent bien se ruer sur ces best-sellers qui expliquent nos comportements par une biologie de bazar : « Le succès de ces théories tient au fait qu’elles sont rassurantes, répond la neurobiologiste. Elles nous donnent l’illusion de comprendre et de nous sentir moins responsables de nos actes. » Monsieur, vous n’aurez plus d’excuses pour le beurre dans le frigo ; madame, pour ces satanés créneaux. Le cerveau évolue. Entraînez-le .

(1) Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières ?, d’Allan et Barbara Pease et Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, de John Gray.

Nicolas Delesalle


A noter

Le 7 février prochain, un livret intitulé Les Femmes, les sciences, au-delà des idées reçues sera distribué aux maîtres et aux professeurs de l’Education nationale. Réalisé par trois associations, Femmes et sciences, Femmes ingénieurs et Femmes et mathématiques, il a été conçu pour terrasser les idées reçues sur l’orientation scolaire des filles, tout aussi capables de briller en sciences que les garçons.

 

Télérama n° 2978 – 10 Février 2007