Il faudrait déjà qu’on nous définisse ce qu’on entend par identité nationale : s’agit-il d’une idée représentative de la France ou d’un sentiment fédérateur ?
Dans le premier cas, je ne vois rien d’autre qu’un ensemble de paysages variés, pour tous les goûts (et c’est une chance), une Histoire, une culture et une langue communes, et ça s’arrête strictement là. Cependant, si on s’arrête à cette définition de l’identité nationale, je crois aussi qu’on peut accorder à quiconque né à l’étranger le droit de se revendiquer de cette Histoire et de cette culture commune si en son âme et conscience, il estime qu’elles le représentent. Oui, je comprends qu’on puisse se sentir français sans être natif.
Si, comme je le comprends, ce débat porte plutôt sur un sentiment fédérateur qui serait « la fierté d’être français », alors il me parait complètement inutile, absurde et surtout d’une incommensurable fatuité.
En effet, pourquoi être fière d’être français ? La France est un très beau pays et son histoire est parsemée de victoires qui ont permis d’obtenir une société où l’on vit plutôt bien, avec de bons acquis sociaux. Pour autant, cela ne justifie pas de fierté, nous n’y sommes pour rien. Au contraire, les acquis sociaux ont tendance à péricliter, la pauvreté à augmenter et nous sommes plutôt coupables de laisser-faire.
Pourquoi se sentir content ou fier d’être français, plutôt qu’autre chose ? À titre personnel, être française ne représente rien pour moi en dehors du fait de profiter d’un système social intéressant. Je me sens plus européenne que française car l’Union Européenne représente une fédération de nations étrangères entre elles et qui présente l’intérêt de nous permettre d’essayer de vivre avec la différence. Cette fédération permet les sentiments d’élan et de construction, ce que je ne ressens absolument pas en temps que française.
Si je pense spécifiquement à la France en tant que nation et à la représentation qu’on peut en avoir à l’étranger, c’est le sentiment de honte qui domine. Si la France était une vraie terre d’accueil et d’asile (le si revendiqué pays des Droits de l’Homme), que les efforts politiques étaient tournés vers l’amélioration du système social (meilleure couverture, meilleures prises en charges dans tous les domaines) , et si nous étions LE pays innovant en matière d’écologie, alors, oui, je serais contente de vivre dans ce pays et fière de moi si je participais à l’effort collectif.
Mais nous en sommes loin, très loin, et les prétendues valeurs françaises de « liberté, égalité, fraternité » ne peuvent plus nous représenter.
Je revendique des valeurs et une identité humaines, pas nationales (istes ?).
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