Sep 032008
 

C’est la honte.
Et un bel écho au comm’ de Naya.
Oh, bien sûr, y’en aura toujours pour se gloser et s’étonner de ma naïveté, mais merde quoi, ce fut aujourd’hui une expérience traumatisante (je passe sur mes 2 heures de binage, hein, de la rigolade, j’ai même pas mal quelque part).

J’AI RAMASSÉ DES TOMATES PAS MURES TOUTE L’APRÈS MIDI ET UNE BONNE PARTIE DE LA MATINÉE. Des kilos et des kilos de tomates. Et quand je dis pas mûres c’est pas orange-orange hein, non, c’est orange-vert.
L’horreur.

Sous prétexte que c’est pour les marchés de ce we et qu’elles vont avoir le temps d’encore mûrir dans les cageots d’ici là. Vous imaginez un peu ? Là c’est pour des marchés, c’est de la vente directe.
On pourrait, comme chez mon foudingue, les rammasser la veille pour le lendemain, mûres à bien mûres, pour qu’elles aient le maximum de goût.
Mais non, là il faut les ramasser ‘pour qu’elles tiennent juqu’au WE’, donc orange fluo, sans tâches ni fendillement.
Ah, et comme il faut en cueillir le plus possible, on les prend sans les queues. Alors évidemment, il faut qu’elles soient le moins mûres possible pour ne pas s’abîmer, puisque c’est souvent au niveau de la queue que ça se fendille si on l’ôte et où ça pourri le plus facilement.  On couperait le fruit au niveau du pédoncule, on pourrait les prendre plus mûres. (Note 7 ans et de l’expérience plus tard : c’est faux ça dépend des variétés : il y a des variétés qui se détachent du pédoncule à la cueillette et d’autres pour lesquelles c’est le pédoncule qui se détache de la plante).
Putain, ça m’a fait mal au coeur, vraiment. Ah ça, hormis la couleur, elles ont bel aspect.

Je n’aime vraiment pas cette méthode de travail. Si même pour vendre sur un marché on en profite pas pour faire de la bonne qualité et du goût, ouvaton ?

Ca ne vous étonnera pas après ça, qu’en plus, ce soit des fruits de serre… L’horreur, d’ailleurs, ceux qui ont des tomates savent à quel point ça peut être urticant à cueillir, mais alors sous serre, le dépôt urticant est d’autant plus concentré, et fini par former une croûte noirâtre sur les mains et les bras. (Idem 7 ans plus tard, je suis parfaitement consciente que c’est bien plus malin de les faire sous serre sous nos latitude et que ce n’est pas ça qui change le goût, mais bien la variété et la date de cueillette).

Amis victime du rhume des foins, sache que je te comprends depuis aujourd’hui. Je savais que cette cueillette m’occasionnait des allergies cutanées légères, je sais maintenant que ça peut déclencher des rhinites.

Sep 022008
 

Vous pensez bien que ce bon vieux bon sens populaire et ancestral sait de quoi il cause quand il parle de « pousser comme de la
mauvaise graine ».
Et quand la mauvaise graine est copieusement arrosée, à fortiori…

Ce PUTAIN d’arrosage automatique s’est déclenché dans là où j’ai biné hier. Et je peux vous dire que déracinée ou non la mauvaise herbe, son crédo c’est « tant qu’il y a de la vie, y’a de l’espoir ».
Si elle dessèche pas après s’être fait déraciner la tronche, ben elle repousse hein. No soucaï.
Mais bon, ça encore, j’espère que je ne serais plus là pour en voir les conséquences (enfin, avec ma chance, elles seront de nouveau visibles lors de mon stage d’octobre).
Par contre, finir de désherber dans de la terre collante imbibée de flotte, merci hein. Je pensais pourtant hier avoir atteint un summum.
Pour couronner le tout, il faut savoir que non seulement, déracinée ou non la plante adore l’eau, mais qu’en plus quand on désherbe sur un sol mouillé, elle trouve rien de mieux, la salope, que de se renfoncer gentillement dans la bonne terre bien meuble qui va se retasser rapidement dessus et lui faire un petit nid douillet, où reprendre tranquillement le cours des choses, comme si de rien n’était.

5 heures de binage aujourd’hui…
(bon dont 4 dehors, je vous assure, j’ai adoré à côté du binage sous serre)

Sep 012008
 
J’ai eu sa chanson dans la tête touuuuute la journée.
Et pour cause. J’ÉTAIS MARTIN ! Pas avec le bêche mais à la binette et croyez-moi, désherber 2 fois 1000 mètres carré sous
serre, ça ressemble à l’enfer.

5h30 …

Et encore, il faisait très nuageux. « Heureusement », comme dit le maraîcher PAS fou (hélaaaas, cette semaine j’ai changé), « Heureusement quand il fait beau on s’arrange pour travailler sous serre seulement le matin. » … « Enfin, y’a des fois on peut pas faire autrement. »

Chez mon maraîcher fou adoré, on bosse JAMAIS après 10 heures du matin dans les serres. (Et on fait la sieste accessoirement).
Plus que jamais, mais je m’en suis douté depuis le début, avant même de savoir que j’allais  avoir à faire des stages, j’ai su que la façon de bosser de mon maraîcher était la bonne. Petite surface, 3 ha je crois, un travail raisonné, à plusieurs si possible, histoire de pas trop s’embêter, très bien organisé, et surtout surtout, à son rythme, sans aller à la course au profit.
Le nouveau là, au demeurant très sympa, il a beaucoup beaucoup trop de surface. Plus de 30 ha, dont une partie en chênaie et une autre en céréales, mais il en reste une part ÉNORME  en maraîchage, et surtout sous serre (beurk…, j’ai pas bossé dehors de la journée).
Total, il est complètement débordé, et il a pas le temps de faire les choses en temps et heure. Résultat, pour la pire partie du boulot, le désherbage, comme c’est pas fait à temps (quand c’est petit), il faut arracher les racines d’herbes (multiples et variées) beaucoup trop hautes et dont le système racinaire est déjà bien développé, bordel, ça je peux vous l’assurer ! (Ouais, oh, je parle comme un charretier moi maintenant, c’est ça quand on fait du travail de bagnard)

Chez mon préféré, tout est fait pour faciliter la tâche, et pourtant ça reste ancestrale et mécanique.
Autre désavantage ÉNORME, les déplacements obligatoires en voiture/tracteur/4*4 entre deux serres, tellement ses terres sont éparpillées. Chez le précédent, rien de tout ça. C’est vraiment une ferme, les terres sont devant l’habitation (on peut aller faire pipi quand on veut, trèèès utile), et tout ce fait à pied. À vélo dans le pire des cas, si il faut aller chercher un outils à l’autre bout du champ. Je n’ose imaginer la dépense énergétique que cela occasionne.

Définitivement, je veux être aussi folle que mon maraîcher préféré.

Évidemment, je finis la journée complètement sur les genoux. Tous les muscles du bras me font mal, assez pour que je ne sente pas que ceux des jambes aussi. Bon, je me plains pas hein, je sais que ce boulot est physique. Mais ça me permet de faire l’enchaînement. J’ai un truc GÉNIAL pour éviter les courbatures (bon je sens que quand même demain ça va être chaud). L’eau d’émeraude, vous connaissez ? Bon c’est sensé soulager les problèmes buccaux et résoudre les soucis adolescents, mais ça marche carrément bien pour prévenir des courbatures. Ami sportif,  je te le conseille :

ee2

Vu la composition, je me demande si la Bechervoka ne ferait pas le même effet. On en a quand même deux bouteilles.

Août 272008
 

« Nous sommes des paysans sans terre. Depuis quelques années, nous cherchons en vain à acquérir des terres pour vivre de notre travail. A chaque fois, nous nous heurtons aux avis défavorables de la plupart des instances agricoles. Nos projets atypiques ne leur semblent pas viables.

Pour réagir face à cette situation, le 7 juin 2008, nous, Laurent Fouquet (blé pour la transformation en pain, plantes aromatiques et médicinales), Virginie Filleul (accueil spécialisé, poules pondeuses) et Hervé Legrand (fromage de chèvre), rejoints peu après par Jean-Philippe Bignonneau (apiculteur), avons investi la ferme « Le Chêne » à Ansac-sur-Vienne (Charente, 16), propriété laissée inculte depuis 2002, date à laquelle la société EDISIT a réussi à acquérir ces terres agricoles.

L’objectif était double : installer plusieurs agriculteurs en bio ayant des projets complémentaires sur ces 65 hectares et contrer le projet de centre d’enfouissement de déchets industriels que souhaite réaliser la société EDISIT sur ce site gorgé d’eau (potable, de surcroît).

Le 7 juillet, suite à une décision de justice prise contre nous, le préfet donne l’ordre de nous expulser de ce lieu, manu-militari, par les gardes mobiles.

Aujourd’hui nous continuons nos démarches pour cultiver ces terres, avec l’appui de la confédération paysanne. Nous avons ainsi lancé la procédure légale de demande d’exploitation des terres, que rend possible un article du code rural (L125-1 à 15).

Devant le silence des organes du pouvoir et de la plupart des instances politiques suite à cette demande, et afin de la faire aboutir rapidement et positivement, nous avons besoin de votre soutien…

La pétition sera remise au préfet de la Charente. »