Nov 222006
 

Tata Suzanne, notre grand-tante s’est mariée avec le frère de notre grand-mère et est la sœur de notre grand père (le grand-père qui va avec la grand-mère précédemment citée, Pépé et Mémé quoi).
Elle était l’institutrice d’une classe unique de campagne donc à ce titre habitait à l’école.
Il y avait deux raisons dans l’année pour lesquelles on lui rendait visite :

La visite annuelle avec les parents :

On était dans son appartement.

C’était en hiver il faisait froid et humide, comme toujours dans ce coin de campagne. Un vrai temps de mélancolie comme je les aime.
Il faisait bon dans sa pièce et ça sentait le mazout à cause du poêle. C’était un peu écœurant quand on arrivait à cause des 2 heures de route mais bien agréable quand on rentrait de la ballade.

Il faisait plus froid dans la première chambre où on allait déballer le carton des vieux jouets qui restait de ses enfants. On lisait des ‘Sylvain et Sylvette’ et l’histoire d’un petit garçon qui avait des problèmes avec ses pieds et finissait en chaussettes sur mesure (et en cotte de mailles qui plus est).

Il faisait carrément glacial dans les toilettes qui étaient sur le palier en haut des escaliers. Il y avait toujours là un calendrier qu’elle avait plus ou moins customisé avec les dates d’anniversaires et de fêtes de ses enfants, petits-enfants et frère et sœurs (3 frères et sœurs, 6 enfants et à l’époque une douzaine de petits enfants).

Dans la deuxième chambre, il y avait des lits à étages avec des étagères à livres le long des murs contre les lits. C’était super cosy, j’adorais cette chambre.

Dans la 3ème chambre, la sienne, il y avait le seul et minuscule cabinet de toilette de la maison, qui était dans un placard. Notre tata Suzanne est très petite alors ça lui allait bien. Pour nous les enfants c’était génial ce placard-salle de bains. Ça avait un je-ne-sais-quoi de mystérieux. Je me souviens qu’on l’a utilisé une fois, la seule où on a dormi là-bas (et dans la chambre cosy en plus, le rêve !).

Le menu était invariable (et tant mieux). On mangeait une espèce de bœuf bouilli avec des pommes de terre et une sauce au vin sûrement. C’est le seul endroit où j’ai mangé des patates aussi merveilleusement bonnes et fondantes, imbibées sur 1 cm d’épaisseur de cette sauce et pourtant encore bien fermes. Au dessert, ses inimitables iles flottantes, des portions énormes !! Hum…

Souvent quand on revenait de cette promenade mélancolique et bien longue (au désespoir de mon frère je suis sûre) ça sentait miraculeusement la brioche et on remettait le couvert.

Pendant les interminables discussions d’adultes, on traînait dans la cours de l’école, entre le portique, les vieux patins à roulette, les cerceaux et le marchepied à 4 roues (un truc bizarre qui se fait maintenant dans les trucs de fitness aaaaaaaaaaaaah voilà j’ai trouvé l’image bref un truc comme ça mais à 4 roues, autrement plus balèze hein pour l’exercice d’équilibre…).

Et à l’occasion, on profitait encore des interminables discussions entre adultes au bord de la route avant de remonter en voiture pour faire du cochon-pendu sur les barrières du long de la route (le genre de truc pour lequel on se serait fait hurler dessus un jour normal).

La fête de pâques chez Tata Suzanne :

Avec les cousins (les nôtres, les vrais) et les cousins issus de germains (ses petits-enfants à elle), les parents et les grand-parents de tout ce petits monde et comme ça suffisait jamais quelques pièces rapportées d’on ne sait trop où. Enfin une tripotée de gosses parce qu’entre les 18 H. et la douzaine de M. et encore les surnuméraires on était facile 30.

On passait la journée à se peler les miches entre la recherche des œufs dans le potager et le fait qu’on nous balançait dehors et dans le préau pour leur foutre la paix aux vieux (une bonne vingtaine). Mais c’était génial parce que, ouais, nous on a passé des heures dans une salle de classe vide d’élèves et de maîtres(ses) à écrire autant qu’on voulait sur le tableau noir, à bouquiner les livres de l’école, à s’asseoir au bureau de la maîtresse, et on a sûrement même poussé le vice jusqu’à jouer à ‘la maîtresse’ (dans une vraie salle de classe èh…) Et les spectacles qu’on préparait dans le préau (pour la plus grande joie de nos parents…).

Et les tours à attendre que le marchepied à roulettes se libère, que la place sur la balançoire se libère, que le cerceau se libère, que le vélo se libère…

Et Étienne et Thomas qui se faisaient beugler dessus (ils avaient ENCORE fait une connerie sûrement). Grand sujet de conversation malheureusement encore actuel.

Et les petits qu’il fallait surveiller (parce que les parents avaient autre chose à faire avec l’alcool et Étienne et Thomas).

Et les disputes récurrentes entre les enfants H. et les enfants M.

Et l’heure du café avec le Toblerone géant ramené expressément de suisse par ‘les suisses’.

Et le tonton ‘breton’ qu’on entendait clamer à tout bout de champ.

Et la traditionnelle partie de foot (dans la cours à cette époque, bonjour les gamelles, quand vous avez un oncle d’un demi quintal et bourré qui vous fonce dessus).

Et la traditionnelle ballade (moins longue que l’autre tout de même).

Depuis une bonne quinzaine d’années maintenant Tata Suzanne a déménagé. Oh pas loin, à quelques centaines de mètres dans une vieille baraque qu’il fallu retaper. Elle a bien un tandem pour remplacer tous les accessoires de l’école, mais rien ne remplacera jamais le marchepied à roulette.

On y est retournée avec les parents tous le temps qu’il leur restait à être ensemble, pour la visite annuelle. Il faisait plus chaud dans la chambre, la salle de bains est une vraie et grande salle de bains, et on y mangeait toujours sa délicieuse potée et ses inimitables œufs à la neige et la brioche au goûter après la ballade immense.

Les fêtes de pâques s’alternent entre chez elle et chez Mémé, enfin quand Fred et moi on se pacse pas (private joke).

Elles n’ont plus lieux à domicile, on est trop nombreux maintenant, mais dans des salles communales. Les arrières petits-enfants cherchent leurs œufs dans la cour quand il y en a une et se connaissent à peine.  Ils ne se disputeront jamais leur filiation H. ou M. les filles H. n’empêcheront jamais les filles M. de tomber amoureuse de leurs cousins. (D’ailleurs à ce propos c’est plutôt les amours entre cousins réciproques et non entre cousins issus de germains qu’il eût fallu surveiller !!).

Une autre fois la fête de Noël chez Pépé et Mémé quand on était petits.

  5 Responses to “Chez Tata Suzanne à l’école”

  1. yes !! c’est tres bien raconté on a les memes souvenirs ! lol

    la potée c’etait du boeuf bourguignon

    j’ai bien aimé le tonton d’un demi quintal !!

  2. je sais pas trop lequel c’est en fait … 🙂

  3. ben en fait y en a plusieurs !lol

    soit le suisse, soit JJ, soit le breton…

  4. oui enfin moi je vosi guère que le charpentier barbu qui ne le serais pas.
    ou les fils de suzanne.

  5. Moi il aurait fallu que je joue au foot pour m’en souvenir.
    Mais ouais les PUTAINS D’ILES FLOTTANTES DE OUF avec le caramel par plaques.
    Mortel.
    Par contre à part le marchepied à roulettes tout le reste je m’en rappelle pas non.
    Moi je préférais la deuxième maison.

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